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Les facéties de Lucie
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6 février 2017

Une activité respectable de Julia Kerninon

une activité respectable

 

Sur le mur de Madeline Roth le post du 22 janvier 2017 m'a donné envie. Elle avait juste extrait deux passages du roman de Julie Kerninon. 

"Ma vie je la passe à lire des livres pour remettre les choses en place, pour me déplier, et c'est comme chanter tout bas à ma propre oreille pour me réveiller."

"Maintenant, mes livres sur des étagères de librairies paraissent logiques, évidents, on peut s'en servir pour justifier tous mes manquements, mais je me rappelle du moment où mes failles n'avaient pas encore d'explication, où il était possible qu'elles n'en aient jamais, et que je reste pour toujours à la porte de ce qui est important."

De cette auteure, je n'avais encore rien lu. Et pourtant "Buvard" m'avait souvent fait de l'oeil. Là j'ai craqué. 

"Une activité respectable" est une ode à la littérature et au rôle que les romans jouent dans nos vies, que nous soyons lecteur, écrivain ou les deux à la fois. Heureusement qu'il y a les mots pour nous aider à traverser l'existence. 

Ce court roman m'a parlé. Beaucoup. Sans doute parce que comme Julie j'ai été élevée par un dévoreuse de livres qui m'a en outre donnée une machine a écrire jaune. Comme celle que je vous glisse en photo, là. 

MZCHINE A ECRIRE

On écrivait beaucoup chez moi. Maman achetait des bloc notes, des crayons, des cahiers. Dans l'un d'entre eux, j'avais même commencé un roman. L'histoire d'un couple avec enfant unique qui emmenage dans une maison dont le grenier renferme une ancienne malle. La petite fille l'ouvre sans imaginer que c'est comme la boite de Pandore. Dès lors, de sacrés ennuis guettent sa famille. J'y décris les repas concoctés par la maman en long en large et en travers. (ça n'étonne personne n'est ce pas cette obsession pour la bouffe ?)

Lorsque je n'avais pas de livres ou de magazine sous la main,  j'ai comme Julie lu toutes les étiquettes de shampoing, papier wc, cornflakes, cookies,etc. Je continue parfois à le faire ...

Julia évoque le coup d'oeil de sa mère sur ses romans. C'est elle qui l'a convaincue de renoncer à décrire physiquement ses personnages "arguant que dans les livres d'horreur parfait qu'elle avait lus, les créatures monstrueuses ne sont décrites qu'au travers des bruits qu'ils font ou de l'odeur qu'ils dégagent, ou même la texture de leur peau, leur température, et que c'est dans ce silence que le lecteur est le plus en mesure d'assembler le monstre intime qui lui fait vraiment peur à lui, personnellement, parce qu'on ne peut pas exactement deviner ce qui effraie quelqu'un d'autre que soi. Il y a avait une seconde leçon à l'intérieur de la première - derrière la conviction de ma mère qu'il était important de laisser de la place au lecteur d'un livre, il y avait l'idée floue mais tenace que dans la réalité les autres étaient impénétrables quil devait exister des moyens pour comprendre et s'en faire comprendre, mais que ces moyens étaient encore plus complexes que le le problème qu'ils étaient censés résoudre." page 23 et 24. 

Julia prend une année sabatique pendant ces études pendant laquelle elle lit de manière boulimique le jour - elle " saute de livres en livres comme sur des nénuphars"- et écrit la nuit en mangeant des pommes. 

J'aodre la manière dont elle décrit ses introvertis de parents. Des choses certaines. Et notamment comme elle évoque son père, un homme ultraprévisible et prévoyant dont elle a hérité " sa façon d'envisager dans les moindres détails tous les cas de figure possibles avant de prendre la moindre décision." 

page 44 "j'ai vu ma mère être capable de tout (...) mais je n'ai jamais vraiment compris qu'elle avait appris toutes ces choses d'abord en échouant. "

page 48 "comme des répères, les livres nous mènent à d'autres livres, il nous font ricocher." 

page 54 "ma vie, je la passe a lire des livres pour remettre les choses en place, pour me déplier, et c'est comme chanter tout bas à ma propre oreille pour me réveiller." 

page 55 "Les histoires ne sont que des histoires, elles permettent une respiration mais ne réparent rien, elles sont ce qu'on peut fabriquer avec les petits débris retrouvés après les catastrophes, elles ne sont pas une seconde chance, simplement les louanges du mort chuchotés à l'oreille des survivants, ausi éloquentes qu'elles sont vaines. "

Voilà, je cesse de vous citer des extraits, je vous invite à le lire. 

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Commentaires
N
Lu... et approuvé ! J'essaye d'en parler bientôt ;-)
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L
Je n'ai plus qu'à te conseiller Buvard que j'ai beaucoup aimé ! Il est aussi question de la posture d'écrivain. Je retiens ce nouveau titre en tout cas ;)
Répondre
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