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Les facéties de Lucie
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30 octobre 2011

Le coeur régulier de Olivier Adam

 

Lu dans le cadre de l'opération "Un poche, une mordue, une critique !" Un grand merci à Yomu, libfly et aux éditions Points

Grâce à eux, j'ai été emportée par une bourrasque de mots, une tempête d'émotions, j'ai éprouvé de sacrées sensations, en lisant ce roman de Olivier Adam. 

J'ai peu dormi du coup, même le changement d'heure ne m'a pas aidé, j'ai eu grand peine à lâcher ce roman une fois ouvert. Et une fois fermé, une envie : recommencer ! Relire pour m'attarder, m'imprégner des mots, de la nature omniprésente...

Non je n'exagère pas, ce n'est pas mon grand bol de café qui accèlère mes pensées et agglomère mes impressions. Ce roman est un très grand coup de coeur !

Et pourtant, rien de facile ni de léger dans cette histoire...les vies se terminent parfois au bas de falaises japonaises...Mais pas toujours, pas lorsqu'un flic à la retraite pose une main sur votre épaule au moment où vous alliez sauter, vous invite à partager un thé matcha et s'occupe de vous. Ce vieil homme solitaire c'est Natsume. Il a posé sa main sur l'épaule de Nathan, l'a aidé à continuer à vivre. Nathan c'est le frère de Sarah, la narratrice. Il est mort au retour du japon dans un accident de voiture. Elle se demande si ce n'est pas une répétition d'un acte par deux fois manqué. Pour comprendre ce qu'était devenu son frère, elle se rend dans ce village côtier du Japon où il a été heureux.

Nathan était comme son double, son jumeau. Ils se comprenaient, ressentaient les mêmes choses, se sentaient comme étrangers aux autres, différents. Puis Sarah est rentrée dans le moule, a réussi des études, épousé un homme ayant une bonne situation, fait deux beaux enfants étudiant dans une école priveé, a acheté une maison dans une banlieue chic. Un fossé s'est creusé entre elle et Nathan, le marginal, l'écrivain raté allant de petits boulots en petits boulots, chassant la tristesse à grandes lampées de whisky. 

Et aujourd'hui qu'il n'est plus là, sa peine la cloue littéralement au sol, elle s'interroge sur sa propre vie, ses choix. Son frère lui manque terriblement, elle s'en veut de ne pas avoir été là pour l'aider quand il en avait besoin. Elle découvre une facette de lui qu'elle ignorait. Elle a donc été si peu présente ?!  si peu clairvoyante ?

Dire que j'ai aimé ce roman est un doux euphémisme. Il m'a enveloppé, m'a emporté loin, a été comme une pause, une parenthèse dans mon quotidien. C'est le genre de roman qui vous donne envie de décélérer, de contempler, d'écrire, de lire, de cesser de désirer toujours plus et encourage à se délecter de ce que l'on a déjà. 

La nature est omniprésente : les arbres (cèdres, pins, chataigniers , chênes lièges, oliviers et bambous),les ronces, les racines, les animaux (les oiseaux, ecureuils singes et corbeaux) et les falaises.

La mer est presque un personnage : elle est "placide et grise, à peine ridée par le vent" (p.196) elle "bouillonne invisible" (page 182), elle "absorbe toute la lumière, se déploie lisse et brillante, sereine et sans blessures" (p.101), "elle chamboule les galets, à son vacarme on la croirait démontée", elle déferle "nerveuse et gris perle sous le soleil abrasif" (p.77), "verte par endroits, d'un bleu profond à d'autres", "compacte et nerveuse" (p.47) ou bien "calme et d'une teinte d'huitre sableuse"(p.18), c'est une coulée satinée, argentine sous la lune, scintillant de minuscules points lumineux en bordure" .

Olivier Adam se plaît à décrire les nuages, la brume, les récifs, la forêt, la couleur du ciel parfois acide et souvent gris, le vent et le soleil parfois rose. Oui, les couleurs sont omniprésentes, la palette de l'auteur est immense et à travers elle on ressent les atmosphères.

En cours de lecture je me suis arrêtée tant de fois pour relire ou noter le numéro de page où se trouve le bon mot, la belle expression, la juste émotion. 

Bon vous l'avez compris, ce roman m'a renversé, bouleversé, ému, m'a etreint le coeur. Ce roman vous réveille, vous secoue, vous dit "hé ho ! tu es en vie ! ".

A lire absolument !!!!

 


Olivier Adam Interview par 20Minutes

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Commentaires
L
@aBeiLLe : te connaissant je pense que cela peut coller avec toi aussi !<br /> @nesto : et oui, j'avais lu passer l'hiver déjà de lui mais ce sont des nouvelles, celui là est mon premier roman de lui et pas le dernier c'est sûr !!<br /> libfly c'est très bien, l'interface me plait d'avantage que babelio.
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N
au fait c'est bien libfly???
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N
tu as succombé au charme d'olivier adam! je crois bien que c'est le seul auteur dont je ne me jette (je jette pas einh je donne!) aucun livre! as-tu lu "à l'abri de rien"??? parce que là côté claque c'est encore pire! pour te dire j'ai les livres d'olivier adam chez moi mais je les lis au compte goutte pour faire durer le plaisir!!!
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A
Je ne lis pas ton billet, je ne veux pas connaître l'histoire avant de me plonger dedans! Juste de voir que tu as aimé me suffit..
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L
@clara : c'est vrai les autres n'ont pas aimé ? comment c'est possible ? cette lecture m'a retourné, m'a fait me sentir vivante ! j'étais fébrile en rédigeant mon billet, je rêve de le relire même !
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