"Auprès de moi toujours" de Kazuo Ishiguro
La quatrième de couverture le qualifie de "chef d'oeuvre d'anticipation appelé à devenir le classique de nos vies fragiles". Je suis donc passée à côté et je ne rangerai pas ce roman sur l'étagère des indispensables.
Avertissement : si vous voulez profiter pleinement de ce roman gardez vous bien d'allez lire les résumés du film ou de l'oeuvre car ils en dévoilent beaucoup trop. Je ne vous ai mis en lien que des lecteurs qui savent tenir leurs langues. La quatrième de couverture n'en dit pas trop non plus
"Jadis, Kath, Ruth et Tommy ont été élèves à Hailsham ; une école idyllique, nichée dans la campagne anglaise où les enfants étaient protégés du monde extérieur et élevés dans l’idée qu’ils étaient des êtres à part, que leur bien-être personnel était essentiel, non seulement pour eux-mêmes, mais pour la société dans laquelle ils entreraient un jour. Mais pour quelle raison les avait-on réunis là ? Bien des années plus tard, Kath s’autorise enfin à céder aux appels de la mémoire et à tenter de trouver un sens à leur passé commun. Une histoire d’une extraordinaire puissance, au fil de laquelle Kath, Ruth et Tommy prennent peu à peu conscience que leur enfance apparemment heureuse n’a cessé de les hanter, au point de frelater leurs vies d’adultes."
Kath, la narratrice, remonte dans son enfance et son adolescence pour comprendre comment s'est construite l'adulte qu'elle est aujourd'hui.
Elle a effectué sa scolarité à Hailsham, un pensionnat dans la campagne anglaise dont les élèves ne sortent jamais.
A l'abri du monde et dans l'ignorance de ce qui se passe dehors, ils y recoivent une éducation des plus complètes (sport, activités artistiques, éducation sexuelle, poésie complètent les matières traditionnelles) et vivent dans l'idée, inculquée par leurs "gardiens", qu'ils sont des êtres à part.
Leurs plus belles oeuvres artistiques sont emportées dans la "Galerie"par "Madame" et ils participent à des échanges pour obtenir la belle trousse dont ils rêvent ou une cassette de musique. Des règles à part pour des élèves qui comprennent à demi mot que leur destinée ne sera pas ordinaire.
Malgrè les questionnements qui naissent en eux au fil du temps, ils parviennent à vivre en toute insouciance leurs premiers émois amoureux et de belles amitiés.
Au fur et à mesure de la lecture, et plus précisemment sur les 60 dernières pages, d'indices en indices, l'auteur nous dévoile la vérité sur le sort de ces enfants. On ne manquera pas de faire le parallèle avec des débats récents sur les lois de bioéthiques... Ce roman s'il ne m'a pas emporté, m'aura au moins fait réflechir, c'est déjà ça.
Coup de coeur pour Loutarwen, Aaro-Benjamin G. a lui aussi trouvé le temps long mais son billet vaut le détour, pour Rory la patience du lecteur est récompensée de ses efforts avec la conclusion qui donne à réflechir mais Clarabel n'est pas complètement séduite. Après lecture allez lire l'excellent billet de François Xavier qui établit d'interessants parallèles avec d'autres films ou livres.