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Les facéties de Lucie
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21 janvier 2011

Ce livre ne va peut être pas vous sauver la vie mais...

 ...il va vous faire passer un bon moment de lecture.

Ce roman, je l'ai choisi pour son titre " Ce livre va vous sauver la vie" et la phrase en quatrième de couverture "Se risquer à vivre, réapprendre le goût des autres...Et si le salut résidait dans l'aventure très concrètement humaine ?".

Publié aux éditions Babel, il compte 444 pages est son auteur est une femme américaine A.M. HOMES. (c'est une des scénaristes de "the L world") 

Ce roman met en scène Richard, la cinquantaine, homme d'affaire, coupé du monde dans sa luxueuse maison sur les hauteurs de Los Angeles, occupé à gérer sa fortune sur Internet et entretenir sa forme physique, le tout sans jamais sortir de chez lui. Il a quitté femme et enfant, restés à New York.

C'est M. Bonne santé, il est nourri par sa diététicienne sans faire aucun écart, il court sur son tapis tous les matins et suit les conseils de son coach personnel. Cécelia, son employé de maison veille à ce que la maison sente le propre et soit rangé au millimètre. Tous les matins, avec ses céréales bio enrichies en antioxydants, il lit 4 quotidiens, son casque anti bruits sur les oreilles. Il tient le monde à distance tant il s'en méfie.

Les seules personnes qu'il voit son donc son coach, sa diététicienne, sa décoratrice d'intérieur et sa femme de ménage.

Bref sa vie est terne, morne et sans éclats, sans surprise, sans émotions, sans amour, sans sexe. Richard est dans un bunker de luxe, une cage dorée, seul profondément seul, pour avoir fait le vide autour de lui. 

Deux évènements vont venir ébranler cette vie précisément orchestrée et aseptisée : une douleur intense lui enserre la poitrine et l'oblige à appeler les secours et un glissement de terrain menace sa maison et la faille grandit de jour en jour.

Ce sont comme deux électrochocs qui le font revenir à la vie et le font sortir de sa forteresse. Il réalise alors que la vie ne tient qu'à un fil. Il appelle ses parents, son frère, son fils. Il ouvre les yeux sur ceux qui l’entourent et se lie d'amitié dans le désordre avec Nic, un voisin mystérieux, une mère de famille qui pleure sur sa vie au rayons fruits et légumes d'un supermarché et Anhil, un vendeur indien de donuts qui se veut philosophe. Il va rencontrer un médecin new age et retrouver son fils (drôlement remonté contre son père) dont il s'aperçoit ne rien savoir.

Il se met à sauver la veuve et l'orphelin (dont un cheval tombé dans la faille) comme pour se sauver lui-même. Il tente de remettre en place les pièces du puzzle de sa vie, d'être enfin le père de son fils. 

J'ai aimé le point de vue d'Anhil, immigré indien, qui se livre à une critique en règle du way of life américain (mais c'est le nôtre aussi) et en souligne l'absurdité : autant de mode de communications et ne pas parler à son voisin , ne pas le voir même. Il critique ce monde où règne l'argent, la performance, la rapidité, l'apparence quitte à recourir à de la chirurgie esthétique.

Anhil fait dans le "donut humain, le donut thérapeutique", prescrit en fonction de l’humeur du client et accompagné d'un café "sombre, chaud et plein d'arôme". 

Un roman qui se lit tout seul oscillant entre humour, voire loufoquerie, et gravité. Les dialogues sont piquants et les situations inattendues. 

On accompagne Richard dans son retour à la vie. On a envie de lui dire que se tenir loin des autres, la tête dans le sable, n'épargne pas la souffrance, et ne rend pas heureux. Que c'est en se frottant à la vie qu'on en retire les plus belles choses. Alors oui ça implique de prendre des risques, de se mouiller, on se trompe, on tremble, on souffre mais on aime, on partage, on vit. 

C'est un roman sur l'importance des choses simples, le poids des erreurs et la capacité à changer, à s'adapter face à l'adversité. 

L'avis des autres :

Pour Martine Laval de Télérama , l'auteure donne à Richard " l'étoffe d'un héros, de ceux qui laissent fendiller leur carapace pour se révéler touchants." parce qu'un beau matin "Richard a peur de mourir, lui qui a oublié de vivre."

Pour Hélène, c'est un roman étonnant, original, touchant jamais loin de l'absurde et dans lequel l'auteur excelle dans les scènes cocasses (elle a aimé le passage sur la retraite silencieuse)

Pour Deedee "Un vrai bon livre à lire pour méditer sur le sens de la vie !" et ne pas passer à côté de la sienne comme Richard.

Fabienne des nanas givrées a aimé ce roman qui fait du bien au moral.

Pour Bernard Quiriny on assiste à "une sorte d'odyssée surréaliste dans la capitale de l'entertainment, une succession de rencontres farfelues et d'événements absurdes qui, au final, forment une manière de quête existentielle improbable." 

Extraits :

page 317 "c'est le règne de la chimie. Mon gamin ne peut pas faire ses devoirs s'il n'a pas pris sa Ritaline, et quand ma fille a eu son premier antidépresseur, elle a cru qu'elle était devenue grande, genre tu passes des cachets aux gélules. C'est un rite d’initiation, avant c'était l'appareil dentaire."

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Commentaires
S
Je viens de parcourir ton blog, qui m'a immédiatement fait comprendre les raisons qui t'ont fait aimé "L'Ecole des Saveurs"... Quant à celui-ci que tu nous présentes, je ne le connais pas, mais tu as su me donner envie : allez, hop, sur la liste pour la prochaine visite à la biblio ! Merci...
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L
@karine : cela n'a pas provoqué chez moi de colère même si j'ai souvent le sentiment que le temps perdu ne se rattrape pas...
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K
Hmmmm... je pense que le revirement risque de m'énerver, en fait... je vais donc passer, malgré ton avis positif.
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L
@sofynet : un bon moment de lecture en perspective et on ne voit pas passer les 444 pages.
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S
Cela me donne très envie, et je le note !
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