Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Les facéties de Lucie
Archives
31 mai 2010

"La petite chartreuse" de Pierre Péju

peju Les histoires de Pierre Péju sont souvent sombres, ses personnages confrontés à la solitude mais il sait nous toucher en plein coeur.

C'est le cas avec "la petite chartreuse", un roman de presque 200 pages que je relirais volontiers. 

Etienne Vollard est libraire à Grenoble. Un soir, il heurte avec sa camionnette une petite fille qui court sans regarder devant elle. Il n'y avait personne pour venir la chercher à l'heure des mamans, la sienne étant trop occupée à fuir sa vie...

La petite, Eva, sombre dans un profond coma. Chaque jour, Etienne, pétri par la culpabilité, vient à son chevet et lui conte des histoires tirées des romans qu'il a lus et qu'il connait par coeur grâce à sa prodigieuse mémoire.

Elle finit par sortir du coma mais pas du mutisme et elle devient "silencieuse sans en avoir fait le voeu". Etienne continue à lui parler inlassablement. 

Un joli roman, poignant. "Un roman d'enfance et de silence" comme le dit Pierre Péju dans la dédicace qu'il m'a signée...

Un roman sur le pouvoir que possèdent les livres d'illuminer nos vies, de panser nos plaies, de couvrir nos maux pour continuer à avancer malgré tout... 

Extraits :

à propos des livres : "Stocks de fusées éclairantes capables d'illuminer le détail d'une vie aussi bien que des pans entiers de l'existence." page 67

page 75  "Lire la quatrième de couverture. Debout dans le bruit des pages tournées, découvrir les quelques mots qui paraissent s'adresser précisément à soi. L'inespéré noir sur blanc. Intime universel. Musique silencieuse."

page 181 "Vollard n'avait jamais conçu la littérature comme un apaisement, ni la lecture comme une consolation. Au contraire, lire follement comme il avait toujours lu, consistait plutôt à découvrir la blessure d'un autre. Lire consistait à descendre en cette blessure, à la parcourir. Derrière les phrases, même les plus belles, les mieux maitrisées, toujours entendre des cris." 

Un trésor de sensibilité pour Sylvie, pour Marianne Spozio c'est un roman déchirant mais juste.

Publicité
Commentaires
L
@yv : sombre mais touchante oui.
Répondre
Y
J'ai beaucoup aimé cette histoire également : très touchante et quel beau personnage que ce libraire
Répondre
L
@cathulu : pas vu mais avec Péju il ne faut pas avoir le moral à zéro...
Répondre
C
Le film est aussi très émouvant.
Répondre
L
@gwenaelle : c'est le deuxième roman que je lis de lui et il ne me reste également que ce sentiment là...
Répondre
Les facéties de Lucie
Publicité
Derniers commentaires
Publicité