"Fred et Mathilde" de Corinne ROCHE
Coup de coeur !
282 pages. Collection Piment france loisirs avec une couverture plus colorée que celle là : "l'arc en ciel" tableau de Lucy Raverat (représentant 4 personnes qui déjeunent sur l'herbe et qui regardent un arc en ciel).
Lu dans le cadre du défi "au nom de la rose" dans la catégorie livre dont le titre comporte un prénom.
Trés bon début pour ce défi car
Ma note 9/10 surtout à cause du style d'écriture
Mathilde Fougeraux, séparée de Bertrand, quitte son F3 de banlieue pour s'installer à Malesaygues (un coin de paradis authentique dans l'arrière pays, comme leur a prédit l'agence) avec son fils julien 13 ans, l'ado dans toute sa splendeur.
Ils emménagent au pavillon n°9 dans la résidence des Cyprès et découvrent peu à peu leurs voisins.
Catherine, veuve joyeuse, qui rêve de partir en croisière au Groënland.
Les Thérignac, voisins apparemment coincés parents de Lucile bébé de 6 mois sachant utiliser ses cordes vocales (Charles le papa est cadre récemment muté dans la région et Bérengère est une musicienne ayant mis sa carrière de côté pour devenir femme au foyer, une bourgeoise ayant épousé un roturier, une maman exaspérée par son bébé).
Laurence Besson la collègue de Mathilde et présidente du OUI association organisant des échanges de services.
Fred débarque dans la vie de Mathilde. Il est envoyé par le OUi pour l'aider à débarasser son garage encombré par les affaires des anciens locataires dont personne n'ose raconter l'histoire.
"C'est une petite communauté chaleureuse, en apparence. Car il est dur à supporter le bonheur de l'autre. Alors parce qu'on est incapable de construire, inconsciemment on détruit les réputations, l'amour, les êtres eux-mêmes" (extrait du 4ème de couverture). On découvre peu à peu les secrets de chacun d'eux, parfois enfouis pour ne pas faire de vagues, et les personnages se révèlent, à nous lecteur et à eux mêmes.
Une très bonne lecture. Je mets une très bonne note car je suis fan du style de Corinne ROCHE, de son écriture . C'est tout ce que j'aime : elle enchaîne sans arrêt récit, dialogues et monologues intérieurs des personnages. On sourit. On dévore.
Extrait: l'arrivée de Fred chez Mathilde.
"Je ferai un grand sourire de bienvenue en ouvrant la porte. Entrez, monsieur musclor, moi c'est Mathilde. Handicapé vous ? Allons nous sommes tous handicapé de quelque part, il m'en faut plus pour m'impressionner. Ensuite , briser la glace avec décontraction, ne regardez pas le désordre, ha ha ha ! Ce matin avant d'aller se baigner, Julien est revenu sur ses pas au dernier moment, vraiment pas cool, "Argh argh ! My name is musclor, Gogol Musclor ! défense d'entrer dans ma chambre, pas touche à l'ordinateur, Gogol !" Sale gosse. D'accord, je ne suis pas très à l'aise non plus. Est que son handicap me renvoie à moi-même parce qu'on n'est pas si différents ? Ou est ce que j'ai peur de cette différence au contraire, peur de m'ouvrir à l'autre ? ça doit dépendre des psys. Et s'il essaie de m'embrasser ? Il y en a qui veulent tout le temps vous sauter au cou. A cet instant un discret coup de sonnette la fit sursauter, vite le sourire de bienvenue, l'ouverture à l'autre et rajuster son débardeur, elle marcha d'un pas vif dans le couloir, je n'ai pas peur, non, je suis aux anges, je vole à sa rencontre - bon n'exagérons rien. Elle ouvrit la porte d'un geste large et son sourire débordant de chaleur humaine se figea en découvrant, avec ses cheveux gris et ses yeux bruns et chauds, l'homme aux poubelles. Mais il n'est pas gog, enfin, handicapé mental ? Si peut être, mais comme on ne s'est jamais parl... Est ce qu'il vient débarasser le ...? Son tee shirt est trop propre pour - le coeur de Mathilde cognait à grands coups affolés, l'homme aux poubelles redressa la situation en tendant la main. "Bonjour, je viens pour le garage, c'est le Oui qui m'a donné votre adresse. Je m'appelle Fred". Lui non plus n'a pas d'accent, d'où vient-il, mais de quoi j'me mêle, j'ai trop chaud, je suis toute rouge, "venez, c'est par là, et ne faites pas attention au désordre, ha ha!".