Veuf de Jean Louis Fournier : Coup de coeur !!!
On se demande souvent si l'on peut rire de tout. Rire du handicap ? Rire de la mort ? Certains vous diront : mais vous n'y pensez pas ! Et bien glissez leur entre les mains un livre de Jean Louis Fournier. Et je parie qu'ils changeront d'avis.
Dans « veuf » c'est avec un humour sarcastique mais tendre, une douce ironie qu'il parle de la mort de sa femme et de sa difficulté à l'accepter.
Tantôt il s'adresse à nous lecteur, tantôt à elle, pour dire son bonheur passé et sa douleur actuelle.
Ce livre m'a particulièrement touché.
Ces réflexions douces-amères pourraient être celles de mon père qui a lui aussi reçu des catalogues de fleurs et du courrier adressés à maman des mois après sa mort.
Chez lui aussi les bulbes qu'elle a plantées au jardin continuent à fleurir. Il l'a éprouvé ce chagrin dont parle l'auteur en ouvrant son sac à main et ils remontent sans arrêt à la surface de sa mémoire les souvenirs de cette vie à deux.
Lui aussi remercie parfois sa femme de l'avoir supporté et éprouve des remords, des regrets. Est ce qu'il la méritait ?
Il parle d'elle dans les dîners. Il aimerait qu'elle soit encore là quand il tond la pelouse, fait les courses et peint les volets.
Ce sont les réflexions d'un homme qui a perdu sa cale, celle qui le faisait tenir droit. Et pourtant il sait qu'il faut continuer sans boiter.
Certains passages sont lumineux et optimistes, d'autres sombres et pessimistes. C'est la même alternance que subit le moral de cet homme qui a perdu celle qui a traversé avec lui 40 ans de vie.
C'est tellement juste, vrai.
Il ne veut pas que l'on s'apitoie pas sur son sort, il ne cherche pas nos larmes, il vous dit comme il le ressent ce que la perte de sa moitié provoque en lui. Il dit également ce qu'elle déclenche chez les autres qui, embarassés, rivalisent de lieux communs et de phrases bateaux. Ils n'osent plus lui souhaiter le bonheur comme s'il l'avait fuit définitivement.
A lire et à offrir à ceux qui ont choisi l'ironie comme défense face aux coups durs de la vie et aux veufs qui vous entourent !
Du même auteur j'avais aimé : où on va papa ?