Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Les facéties de Lucie
Archives
16 juillet 2018

Le ciel est partout de Luke Allmutt. Waou, un sacré premier roman !!!

le ciel est à nous

"Dans tous les livres sur la grossesse que j'avais lu, on prévenait qu'il me faudrait du temps pour développer une relation intime avec mon enfant, contrairement à Anna pour qui l'attachement serait immédiat. Et tous, ils se trompaient. Car ce lien, je l'ai ressenti instantanément, comme une décharge électrique qui m'a saisi la colonne vertébrale, la certitude soudaine que toute ma vie, toute mon histoire venait de prendre enfin sens. Quoi, nous, nous avions crée cette créature minuscule, ce machin qui faisait des bruits d'oiseau ? Non, Impossible... Nous, nous avions crée une nouvelle personne, un être humain avec des doigts, des orteils, un cerveau, une âme ?" page 88 de ce roman splendide. Le sujet est pourtant dur : un enfant de même pas 10 ans atteint d'une vilaine tumeur au cerveau.

Ce roman se situe en Angleterre, on y tartine de la Marmite dans les sandwichs (pâte à tartiner à base de levure de bière) et c'est Rob dont on fait la connaissance en premier. Rob semble noyer un lourd chagrin dans l'alcool et alimente un curieux blog avec des photos de ciel. On comprend peu à peu de quoi il s'agit grâce à un retour dans le passé. On rencontre alors Anna, cartésienne pragmatique, une femme qui marchait "toujours avec une espèce de résolution exagérée, comme si elle était en retard à un rendez vous important". Elle a l'élocution et l'attitude d'une héroîne d'Enid Blyton, "un rien chichiteuse, un poil sainte Nitouche". Ils viennent de milieux complètements différents, lui des quartiers pauvres, elle des riches. Ils ont mené un vrai combat pour créer leur famille et ont mis la même énergie pour éviter qu'elle n'éclate à cause de la maladie. Chacun y a réagi avec sa façon de voir la vie, Anna en faisant preuve d'une résignation réaliste, Rob d'un naif optimisme. Elle fait confiance aux médecins quand lui cède aux sirènes de traitements experimentaux dont les mérites sont vantés sur les forums internet. 

Je vous recommande ce roman excellement traduit de l'anglais par Sophie Bigot. Foncez sans avoir peur de ce que vous allez lire.

Pour une fois je vous cite la quatrième de couverture si juste : "Dans ce voyage jusqu'au bout de la peine et de l'acceptation, c'est pourtant la beauté de la vie qu'il nous donne à voir au travers d'une écriture hyperréaliste profondément émouvante."

"Tu crois toujours que tout va finir par s'arranger, a-t-elle dit avec un demi-sourire. - Oui. C'est mieux que de croire que tout va finir par merder, non ?" page 162

"Les souvenirs c'était comme du cartilage, ça résistait à tout, ça ne se laissait pas briser". page 253. 

"C'est comme ça l'alcool fiston : ça te donne l'impression que tu tiens le monde dans ta main, mais en réalité c'est le monde qui t'écrase dans son poing". page 373

"Parce que c'était possible en rêve alors c'était possible tout court. C'etait ce que me répétait mon père." page 254. 

Publicité
Commentaires
Les facéties de Lucie
Publicité
Derniers commentaires
Publicité