a l'abri

Ce roman a été longtemps sur mes étagères, puis dans un carton en route vers une jolie maison.

A la faveur de ma pause estivale, je l'ai enfin ouvert et waou !!! Je l'ai terminé la nuit dernière puisque cette fichue pleine lune avait décidé de nous oter le sommeil à tous. A mi livre, l'auteure m'avait prévenu : "il vous reste quelques découvertes..." Fichtre bigre ! en effet, je n'étais pas au bout de mes suprises.

Alors je ne vais pas vous les gacher ces effets là en vous racontant trop. Je vais simplement vous dire qu'il est urgent de découvrir la plume de cette auteure suisse.

Dans ce roman elle a choisi de raconter la même histoire - Anaïs, 36 ans. Deux petites filles et une fatigue immense. Un besoin de s'éloigner des siens pour ne pas franchir la ligne rouge. Elle cohabite 9 mois avec un retraité taxidermiste et tenter de comprendre ses fantômes - du point de vue de 4 protagonistes.  

Le procédé est certes connu, il est ici maitrisé et efficace. J'ai eu peur pourtant je vous avoue lorsqu'elle a donné la parole à une enfant de 8 ans. Je ne suis pas très fan des narrations à hauteur d'enfant. Mais Anne-Frédérique m'a embarqué dans cette vision du monde des adultes et dans cette histoire avec une facilité déconcertante. 

Par ce roman, l'auteure met en lumière ce qu'être maman veut dire, ce que cela réveille de notre passé et la difficulté de composer avec nos émotions quand nos enfants ont tant besoin de nous pour grandir. 

Un coup de coeur !

Merci Sabine.

Quelques extraits...

"Quand on se perd, on devient égoïste, on ne pense plus qu'à soi, à sa survie : se retrouver, se retrouver en vie."

"Je me sens liée à lui, et c'est sécurisant, malgré tout, d'avoir un ancrage. Une attache. " page 48

"La lecture peut sauver de tout (...) si j'ai eu très tôt envie d'apprendre à lire, ce n'était pas pour lire ce qu'on voulait que je lise, mais pour découvrir tout le reste, tout ce que je ne sais pas, lever le voile sur les mystères du monde, mettre des mots sur les silences, comprendre les "tu comprendras plus tard". Surtout ça. Donner un sens à ce qu'on ne m'explique pas." page 152. 

"elle se fait du souci pour tout. ce doit être fatiguant de continuellement s'imaginer le pire. Jessaie de la réconforter la calmer, mais je sais pertinnemment que l'angoisse est un trou sans fond. " page 223

"arrête de te torturer comme ça ! Personne n'est parfait. Ne sois pas si orgueilleuse. Tu fais de ton mieux. Et ton mieux est tout à fait à la hauteur. Laisse toi un peu tranquille, bon sang !" page 224