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Les facéties de Lucie
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20 janvier 2016

Mariages de saison de Jean Philippe Blondel

a ma source gardée

Corentin a 27 ans, il est vidéaste de mariage 6 mois sur 12. Six mois à vêtir un costume chaque samedi, à suivre la future mariée chez le coiffeur, à capturer des éclats de rire et de voix, des "oui" de mairie et parfois d'Eglise.

Il est attachant d'entrée ce garçon, campé par ses premiers gestes matinaux : le café filtre, la lecture du journal. Il passe sa vie à enregistrer des promesses d'avenir alors qu'il est incapable de s'engager en amitié comme en amour.

Le confessionnal qu'instaure Corentin pour les mariés les incite à de sacrés déclarations. Ils ne sont pas les seuls à faire tomber les masques devant sa caméra puisqu'il demande à ses amis et sa famille de se confier chacun leur tour devant sa caméra. Une étrange pratique qui va donner lieu à d'étonnantes révélations. 

Ce roman m'a immanquablement fait penser à Ricardo Vieira, photographe de mariage atypique et intimiste qui réussit à faire naître d'immenses éclats de rire . Comme Corentin il "pense que c'est le lien humain, avant tout, qui fait la différence." Ricardo passe un weekend entier avec les futurs mariés pour le créer ce lien et quand il débarque au mariage, tout le monde pense que c'est un ami. Et il l'est devenu, en effet. 

Un bon cru ce Blondel. Comme d'habitude. 

"Un mariage. Un symbole de liberté, parce que le mariage parfois, c'était cela - non pas le début d'un enfermement, mais la conquête d'une indépendance à deux, la certitude de n'être plus seul à faire face aux éléments. Décupler les forces et le courage."

"C'est bizarre un mariage. C'est comme une tempête. A peine a t-on donné son assentiment qu'on est pris dans un tourbillon où il est question de costumes, de salle, de photographes, de nombre d'invités, de couleurs de serviettes, on se laisse porter en tentant de respirer, on surnage et puis on s'aperçoit que, en fin de compte les autres (...) se moquent bien de ce dont on peut avoir envie, et le pire est que votre future épouse est complice de ce mouvement, elle le précède même, elle le dirige et elle vous oublie. Alors à un moment donné, vous prenez la tangente, vous faussez compagnie, on le remarque à peine et vous prenez une autre direction." 

"Il sait pertinemment que c'est compliqué de s'interesser au bonheur des autres quand on se sent flotter en marge de l'existence. "

Suis parfaitement d'accord avec les arguments de Delphine Peras pour vous inciter à le lire. 

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Commentaires
S
Je l'ai trouvé attachant ce Corentin et j'ai eu du mal à le quitter.
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