L'exception de Audur Ava Olafsdottir, touchée !
J'ai volontairement lu ce roman lentement pour ne pas le refermer trop vite tant j'étais bien dans cette lecture.
J'avais déjà rencontré ce genre d'histoire sous la plume de Véronique Merlier : les atermoiements d'une femme dont le mari l'a quittée pour un homme.
L'auteure islandaise magnifiquement traduite par Catherine Eyjolfsson y met sa touche de froid polaire et de cocasserie.Les personnages sont décalés et terriblement attachants. Les mots sont simples et tellement justes pour décrire la manière dont la douleur décolore le quotidien et insinue le doute en tout.
Maria s'en pose des questions à propos de cet homme, des souvenirs qu'elle a avec lui. Elle se repasse les images, essaye de comprendre. Tient le coup pour ses deux petits bouts et grâce à sa voisine fantasque conseillère conjugale qui écrit des livres pour les autres. "Les enfants doivent manger même si la famille se décompose" alors Maria cuisine. Maria repeint les murs aussi.
Maria s'étonne de survivre à tel cataclysme. On croit mourir et on est toujours en vie. Et Maria n'est pas au bout de ses surprises masculines.
J'ai particulièrement aimé les passages qui évoquent la vie, ses itinéraires bis, ses portions mal éclairées et ses virages mal indiqués. Le chemin est loin d'être tout tracé mais quel que soit celui qu'on choisit le soleil finit toujours par traverser les nuages et éclairer l'asphalte.