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Les facéties de Lucie
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14 juin 2014

La fois où je suis devenu écrivain de Vincent Cuvellier

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Cela faisait longtemps qu'il me tentait ce roman jeunesse édité par le Rouergue. Je l'ai lu en le picorant compte tenu d'un emploi du temps chargé. Aujourd'hui j'ai le temps de vous en parler. Mais voilà, il ne m'en reste qu'un souvenir diffus. Alors je le lis à nouveau. Et il est plutôt beau ce parcours de vie d'un jeune homme qui devient écrivain, qui devient qui il est. Ce n'est pas une croisière sur un fleuve tranquille mais plutôt une traversée à la nage en mer agitée. 

Le narrateur est un jeune Brestois, personnage attachant qui galère avec les filles et l'école (" l'école a été pour moi une longue et incomprehensible épreuve. Je n'ai jamais compris pourquoi j'y allais, pourquoi je devais m'assoir avec tous ces gens que je ne connaissais pas, que je n'avais pas envie de connaître et apprendre des choses que je n'avais pas envie d'apprendre. J'avais l'impression qu'on voulait faire de moi un bon petit soldat, qu'on voulait m'apprendre à obéir, mais que jamais on ne m'expliquait pourquoi je devais obéir"). 

Il est avant dernier de sa classe et sa vie n'est donc pas "une allée bordée de fraises". Son truc à lui c'est l'écriture.

A 16 ans, il sort du système scolaire et enchaine les petits boulots alimentaires et surtout il écrit. Il ouvre le robinet et ses idées s'en écoulent sans discontinuer. Il provoque, il exagère, il veut qu'on le remarque. Il est "ni tout à fait comme tout le monde, ni complètement différent. A côté." Alors quand il remporte un prix, le premier, pour une de ses histoires, il est confronté à un monde dans lequel il ne sent pas à l'aise. On fait même des coupes dans son histoire avant de la publier.

Il cherche son style, s'embourbe et se décourage. Puis il revient à l'écriture et trouve enfin sa voie, moins provocante. 

Faire le choix d'écrire c'est prendre le risque d'être incompris et seul. De ne jamais parvenir à être publier. Pour Vincent c'est aussi vital que de respirer alors il s'entête et il a raison.

Donner à lire ses atermoiements est très intéressant et inspirant !

Des tas d'extraits m'ont fait sourire :

"ah oui j'ai toujours été nul en chaussures. Et c'est bêtes, mais pour draguer, les chaussures, c'est important."

"Les chapeaux, t'en mets soit quand t'es un gamin, soit quand t'es un vieux. Si t'en mets entre les deux, c'est que t'as loupé un épisode. "

"Brest. Une vraie ville, avec des vrais morceaux de vie; Une ville qui en a tellement pris dans la tronche qu'elle en est touchante. A Brest, tout le monde vit avec le fait qu'elle a été presque entièrement détruite pendant la guerre. Du coup, il y a un truc  entre les Brestois qu'il n'y a pas ailleurs. Rarement vu des gens défendre avec autant d'ardeur leur lieu de naissance. Rarement vu des gens avoir autant de mal à la quitter. "

"il y a des gens qui ne s'imaginent pas à quel point ils peuvent changer la vie des autres, juste par la magie d'une phrase. 

"J'écrivais point. j'écrivais parce que c'était ça ou rien. Parce que je ne pouvais pas faire autrement. "

"Quand on écrit, tout est permis. "

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Commentaires
L
Hello! Je viens de le lire! Sympa, arrogant et persévérant, cet apprenti écrivain m'a bcp fait rire. Mais, c'est Vincent Cuvellier qui raconte ses débuts en fait?? Enfin, je l'ai compris comme ça! Bizzzz
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L
@clara : allez j'avoue Clara c'était pour toi !!!
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C
J'adore l'extrait sur les gens de Brest !
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