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Les facéties de Lucie
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25 juillet 2013

L'odeur des planches de Samira Sedira

odeur planches forêt noire

Vous vous demandez pourquoi je vous colle une part de forêt noire sous le nez pour illustrer ce billet ? Ce n'est pas pour vous torturer. Promis. Cela à vraiment un lien avec le roman de Samira Sedira. 

Vous vous doutez bien que je vais vous inviter à le lire pour comprendre, hein ?!

Bon ce roman je l'ai commencé peu convaincue parce que ma lecture a été décousue. Vacances, mojito time, bref, pas concentrée.

Et puis un matin, j'ai recommencé. Je n'ai plus lâché. J'ai aimé.

J'ai aimé pour l'aspect éminemment olfactif de ce roman (avec un titre pareil vous allez me dire, c'était courru). Odeur de l'eau de javel, du Cillit bang, odeur de tabac blond, de lasagnes, de poulet rôti, de jonquilles sauvages, de Ricard, de Martini, de muguet, de l'eau croupie des toilettes, les effluves d'acier rouillé et de carburant, de poisson, de sel séché, du savon Lux beauté, des cônes d'encens cannelle orange, de maquillage, de bois. 

Mais surtout j'ai été touchée par cette femme en fin de droits qui met ses talents de comédienne sous cloche et gagne sa vie en nettoyant les appartements des autres. Parce que ce qu'elle dit de ce métier et de l'image qu'elle a d'elle même, je l'ai déjà entendu et quasiment dans les mêmes termes. De la bouche d'une femme aussi, talentueuse aussi. Une photographe qui a posé son objectif pour mettre des gants Mapa et nettoyer la crasse des autres. Pas le choix. Enfin, si, justement, un choix. (là mes compagnons de séminaire PMC acquiescent !)

S'y ajoute la composante immigration algérienne post indépendance. Des familles entières arrivées par bateaux. La vie en sourdine des femmes dont les maris travaillent. Ces femmes qui ne savent pas parler, lire ou écrire le français et sont obligées de demander à leurs enfants de faire les courses et font des croix pour signer. La seule chose que la mère de la narratrice peut choisir : le vernis sur ses ongles ! Le reste et notamment le mari, on lui a imposé, elle s'en est accommodée. Encore une affaire de non-choix. 

Et à ces femmes là j'ai juste eu envie de dire : croyez en vos rêves, ne les enterrez pas. Vous avez le choix

Une lecture qui marque.

Merci au petit carré jaune de l'avoir fait voyager vers moi. 

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Commentaires
C
Un très beau livre roan qui m' a touchée !
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A
Bizarrement, je suis passée à côté... mais tant mieux si ce témoignage t'a touché.
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D
Ah oui, ça donne envie ! Merci pour ce post très sympa!
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J
Je ne connaissais pas du tout mais ça pourrait me plaire.
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K
A lire en parallèle avec "le quai de Ouistreham" ?
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