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Les facéties de Lucie
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16 juillet 2013

La vie commence à 20H10 de Thomas Raphaël.

la vie 

En ce moment je ne lis que des romans dont les titres font 3 kilomètres de long : "Les petits succès sont un désastre" (billet à venir), "Comment trouver l'amour à 50 ans quand on est parisienne (et autres questions capitales)" et maintenant celui là. Ne cherchez rien à en déduire, je ne vais pas m'allonger dans autre chose qu'une chaise longue vert anis aujourd'hui. 

Ici, comme dans le roman de Pascal Morin, il est question d'une nana prof de français ou en passe de l'être, un peu psychorigide et dont la vie va changer.

C'est Sophie Lechat, elle n'a pas cinquante ans comme Catherine mais plutôt trente. Elle rédige sa thèse depuis quelques années (qui sont des lustres pour sa mère) et elle est en couple avec Marc, prof d'histoire. Tous deux sont chargés d'élever Annie 9 ans (qui n'a pas la langue dans sa poche comme toute gamine de cette âge) et Julien, bachelier prêt à se propulser du côté de Science Po. Ce sont leurs neuveu et nièce qui ont perdu leurs parents. 

Je me méfie un peu quand un roman porte un bandeau rouge clinquant avec "Addicif" "un régal" pire : "recommandé par les blogueurs".

Mais là je dois admettre que c'est complètement ça. Je capitule comme dirait le petit carré jaune

Sophie a un roman sous le coude non encore publié et elle blogue en postant des billets d'humeur dessinés.

L'histoire commence quand sa petite famille est contrainte de zapper un soir de grève de Jt et tombe sur une série du genre "Plus belle la vie", ici : La vie, la vraie.

Marc, scandalisé, demande à Sophie d'écrire un lettre en son nom à la production pour leur faire part d'une incohérence historique dans leur série. 

En réponse, Sophie est invitée à rencontrer Joyce, la productrice. Là, d'entrée, on se croit dans Le diable s'habille en Prada.

Le quiproquo va tourner en faveur de Sophie : cette détestable bonne femme (mais ce n'est rien à côté de la mère de Sophie) lui propose un poste de coordinatrice d'écriture. En échange elle glissera le roman de notre thésarde entre les mains d'un éditeur.

Sophie accepte le marché, file en douce à Paris sous couvert de recherches pour sa thèse et de chaperonnage de Julien entré à Science Po. Marc ne sait donc rien de cette double vie. "Un rêve vaut bien quelques mensonges".

Et nous voilà embarqués avec elle dans les méandres de la conception d'une série télé diffusée quotidiennement avec ses dialoguistes, ses auteurs, ses acteurs à recruter à la dernière minute ou à faire mourir, ses intrigues principales et ses secondaires. Cette grosse machine est guidée pas le diktat de l'audimat et un crédo : la platitude dans l'écriture pour faire vrai.

Sophie se coule dans ce moule loin de ses idéaux. Elle passe de sa thèse, sa théière et son appart à une série Tv grand public, une machine à café et un open space. 

Et je vous garantis qu'une fois qu'on a ouvert ce roman on ne peut plus le lâcher. Bham vous lisez 500 pages en un éclair. Addict. 

L'auteur est scénariste est il est doué pour instiller les codes de tous les genres dans cette histoire : on rit, on stresse, on tremble, on est happé, on est colère, on est heureux.

Bref j'ai éprouvé le même sentiment que celui qui peut m'habiter quand je regarde un feuilleton : il faudrait que j'arrête de lire mais je veux savoir la suite.

Vous faut-il vraiment d'autres arguments ? 

Allez foncez, il est en poche. 

Merci Sylvia pour le prêt, il fait un tour chez Annabelle et dès Septembre il repart dans le cercle de l'apéro book pour continuer sa route. 

Des extraits : 

"Quand on raconte une histoire, ça n'intéresse personne de savoir quel traumatisme a provoqué telle faille, tel besoin. Au fond de nous, on sait très bien que ça ne marche pas comme ça. Ce qui nous interesse c'est ce qu'on arrive à faire, à construire, à partir de nos failles et de nos besoins. Ce qui nous interesse, c'est comment on gère qui on est. Comment on arrive à construire la meilleure vie possible à partir de ce qu'on a. (...) Et si les choses s'étaient passées autrement ? et si j'avais été différente ? Tout ça, on s'en fout. C'est vrai, à quoi ça sert de se poser des questions si les réponses n'existent pas ? La seule question qui compte c'est = voilà qui je suis, maintenant j'en fais quoi ?"

"Quand tout est clair et carré, c'est étouffant, non ?"

"La vérité c'est que les gens ne changent pas. En surface, peut être, mais pas en profondeur. Sinon comment expliquer qu'Hollywood plaise dans le monde entier ? Chez les inuits et au Baloutchistan. Les hommes préhistoriques se racontaient déjà les histoires qu'on se raconte aujourd'hui. Le contexte change mais les angoisses et les aspirations seront toujours exactement les mêmes. Raconter une histoire, c'est parler à l'âme humaine. L'âme humaine, il n'y en a qu'une et elle ne change jamais."

la vie 1la vie 2

le site officiel de l'auteur.

le billet de Clara. Addict aussi (mitigée sur la fin mais il faut admettre que ça sent la comédie sentimentale.)

le billet de Laeti : on a fait lecture commune sans le savoir et publié notre billet le même jour !

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Commentaires
N
J'ai tout aimé dans ce roman, tout !! Et la suite m'attend pour très bientôt ! ;-)
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A
Mon épouse court se le procurer !!!!!
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L
@yosha : il faut que je le lise celui là !!!
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Y
Ca me rappelle "Saga" de Tonino Benacquista !
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L
@cess : ah tiens ?! je n'ai pas eu ce sentiment moi...cette mère m'étouffait carrément aussi. Quant au mari, oui, elle pourrait lui dire, il comprendrait je pense.
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