Silhouette de Jean Claude Mourlevat
Quand nous avons élu ce livre lecture commune de notre apéro book, certaines étaient sceptiques : des nouvelles, grinçantes et très noires, mouais.
Mais je savais qu'on pouvait y aller les yeux fermés grâce à Gaëlle et Bauchette ! Depuis Leiloona, Noukette et Moka (il fait carrément partie de son "panthéon jeunesse") ont confirmé.
Et je plussoie comme on dit, c'est un coup de coeur !
Excellent recueil de nouvelles dont la première donne le titre au livre et la dernière ferme la marche et la boucle.
Dans toutes, l'écriture enlevée de Jean Claude Mourlevat habile à camper promptement des personnages qui ne laissent pas indifférents. Ce pourrait être vous, moi.
Quant aux situations dans lesquelles il les plonge ces personnages, elles sont cocasses ou cauchemardesques. Si elles paraissent long fleuve tranquille un temps, elles se transforment en bain bouillonnant ou en rapides et les chutes ne sont jamais bien loin.
On virevolte d'une histoire à l'autre. On passe par toutes les émotions. A la fin, l'auteur nous retourne comme des crêpes ! Et on en redemande comme un bon tour de manège !
Pour m'être demandée pendant tout un trajet Alpes/Pyrénées, en route pour 15 jours de vacances, si je n'avais pas laissé le fer à repasser allumé, je comprends tout à fait le désarroi du petit narrateur de "Case départ" qui pense avoir enfermé le chat dans sa chambre...
Des extraits pour vous faire succomber :
"Est ce qu'on peut lire des centaines de romans sans succomber un jour à la tentation d'en écrire un soi-même ? Ils semblent que oui : des millions de gens s'en accommodent très bien. Moi non."
"Les choses de déroulent rarement comme on les imagine. La vie, dans son infinie variété, se joue bien de nos prévisions."