Jean Philippe Blondel dans la préface nous prévient : ce récit va nous "faire voyager, traverser différents milieux, partager des bonheurs et des agacements et entrer dans la peau d'un autre. Parce que c'est cela, au fond, que nous recherchons tous, en lisant : une mue indolore."
Le temps d'un roman avoir 20 ans à nouveau...
Avoir 20 ans et hâte de réaliser ses rêves, d'en finir avec ses études et de vivre de nouvelles experiences. Partir à Paris et fixer dans un cahier moleskine ces instants clés.
Comme Monsieur Blondel dans "Et rester vivant", Kevin Juliat se dit : "peut être qu'avec ça je pourrai un jour écrire un roman, découper des scènes, en faire quelque chose".
La matière première nous est finalement livrée brute.
"La vie hâtive" c'est le journal d'un ardéchois à Paris qui veut marquer cette ville de son empreinte, sortir du lot et atteindre les autres avec ses mots.
Le livre est illustré avec talent par Pauline Ledu et la promesse du journal est tenue.
Le ton est franc, la confession sans fard et les montagnes russes bien restituées.
Ce jeune homme est animé d'une puissante envie de réussir et d'une grande confiance en l'avenir qui n'empêchent cependant pas les moments d'abattement et de découragement.
L'aquabonisme ne dure pas longtemps. Son esprit de battant positif lui permet de garder le cap. Il sait où il va et n'en démord pas, peu importe les difficultés.
Il met son coeur en route aussi et perd ses illusions. Mais même à terre, il se relève à grand renfort de caféine.
Un baromètre de la tempête qui règne sous un jeune crâne.
Un récit très positif et prometteur qui donne envie de lire les mots de cet auteur dans un autre style que celui du journal intime. Qui donne envie d'écrire aussi !
Merci à Aurélie, jolie éditrice, d'avoir permis cette rencontre !
Le site de la maison d'édition, allez y lire les réponses de Kevin au questionnaire de Proust. et celles de Pauline.(où vous apprendrez que c'est une main gauche qui fait de si jolis dessins; j'adore sa devise : "aujourd’hui est aujourd’hui, demain sera demain, hier était hier")
extraits : "Chacun est capable de se surpasser, de donner le meilleur de lui-même pour avancer et devenir un jour une personne importante, qu'on sera fier de connaître et qu'on prendra pour exemple"
"tomber mais toujours se relever car il y a une lumière quelque part, une étoile qui monte la garde"
"je me demande si je serais un jour capable de m'oublier suffisamment pour aimer d'une façon saine, sans me détruire, sans faire du mal et sans qu'on m'en fasse."
(dans le métro) "la suite est un mélange de rapidité et de lenteur, où le temps se décide à passer comme il l'entend. Tout va si vite et pourtant chaque détail me touche et des dizaines d'images inédites sont propulsées jusqu'à mon cerveau [...] les regards sont perdus dans des téléphones ou des livres, et les politesses semblent s'être dissoutes depuis longtemps dans cette contrée que je découvre à peine."