J'ai lu ce roman de Martin Page en même temps qu'un livre sur la programmation neuro linguistique et je n'ai pu m'empêcher d'analyser Virgile, l'anti-héros de ce roman que j'ai adoré !
Un évènement complètement absurde va faire bouger les métaprogrammes de cet homme.
Je m'explique : Virgile est un homme routinier, passéiste, pas à l'heure : toujours en avance, asocial, sans ambitions, il travaille pour survivre et non pour réussir. Il tombe amoureux de toutes les femmes qui croisent sa route mais se fait immanquablement larguer. Sarcastique, il aime tout contrôler. Cet homme pointilleux est en dépression chronique et perpétuellement insatisfait. Pesssimiste, hypocondriaque, il joue le rôle du looser et il l'incarne à la perfection !
Le petit caillou qui grippe ce mécanisme s'incarne dans une voix sur son répondeur. Une femme qui le quitte. Vous allez me dire rien de neuf sous le soleil ?! Si, parce qu'il ne se rappelle pas du tout avoir eu une relation amoureuse avec cette femme. Kafkaïen, isn't it ?
Il est fini le temps où Virgile s'affalait dans le canapé de sa psy et associait des images, il va prendre sa vie en main et agir ! (c'est Anthony Robbins, mon gourou de PNL qui applaudirait des deux mains !) Et le voilà parti à la recherche de cette inconnue et d'un nouveau Virgile. Finies les peurs et les techniques d'évitement, il va prendre des risques !
A noter des personnages féminins savoureux !
Armelle et son activité professionnelle si irrationnelle (la voyance) qui s'est inventée la vie dont elle rêvait avec méthode et patience : le modèle à imiter. Rien ne l'arrête ! (je l'aime aussi pour les livres qui dépassent de son sac à main ! et pour le parfum : tubéreuse criminelle !!!)
Faustine, graphiste dans une maison d'édition de livres d'art, virevoltante, changeant les meubles de place tous les mois et d'hommes aussi au passage.
Et puis petit clin d'oeil pour toi Gaëlle, il y a des éléphants partout (la théière de Faustine a cette forme, c'est le nom du cirque des parents de Virgile). Et la librairie comme chez Benameur est un ilôt, un asile.
Extraits :
"Un jour, il cesserait de tomber amoureux de femmes dont la seule fonction était de le quitter"
"Sa vie lui paraissait misérable. Armelle lui disait que tout n'était pas si noir, et il la maudissait de gâcher son état d'esprit dépressif."
"Il allait changer quelque chose dans sa vie. Il ne savait pas encore quoi mais il allait agir".
"Dans l'idéal, le bonheur ne doit pas dépendre des circonstances extérieures".
Je l'avais lu à sa sortie et j'avais bien aimé!