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Les facéties de Lucie
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8 janvier 2013

Mon premier Tonino Benacquista !

quelqu'un d'autre 

Sans se connaître, Nicolas et Thierry commencent par se défier sur un court de tennis. L'échange d'abord amical devient offensif. Après ce match corsé, autour d'un verre les deux hommes s'aperçoivent qu'ils abritent au fond d'eux un moi idéal. Ils font alors un pari fou : devenir cet autre dont ils ont tant rêvé. Ils se donnent rendez vous dans 3 ans pour vérifier lequel des deux l'a vraiment fait. 

Nicolas Gredzinski : travaille dans une agence de marketting, aime moucher collègue à grande gueule, Nicolas est homme effacé suiveur plus que moteur car paralysé par son anxiété, son pessimisme et ses peurs. Créatif, il va trouver le moyen de se fabriquer un double plein d'assurance.

Thierry Blin : n'aime ni son nom, ni son prénom, ni son visage. Encadre par défaut des toiles et des photos mais rêve de manipuler autre matériau que le bois ou le roseau : l'humain. Il va faire table rase du passé, du présent et ce de manière très radicale pour atteindre son idéal. 

Vous en dire plus c'est vous gâcher le plaisir de la lecture. Je peux juste rajouter que l'histoire se finit là où elle a commencé : sur un court de tennis, boucle bouclée. Coup de coeur assuré pour qui aime les mots et l'humain !

Rien n'est écrit d'avance, ce n'est pas la vie qui veut ça, c'est ce qu'on en fait qui crée nos destinées. Lorsque l'on porte un masque, que l'on emmure notre moi profond, un beau jour il faut s'attendre à ce qu'il prenne le dessus et c'est une explosion. 

Extrait parmi tant de notés :

"Il lui était impensable de redevenir le triste sire qu'il avait toujours été, inquiet pour mille raisons absurdes. Désormais, il savait, de jour comme de nuit, entrer en contact avec son Hyde quand il était Jekyll pour lui laisser prendre les commandes. Son sens de l'instant ne le trahissait plus. Il avait appris à changer de vitesse quand bon lui semblait, solliciter son double à la demande.

L'Autre savait tout rendre passionnant, une conversation de bistrot, un trajet en métro, la lecture d'un quotidien. Il rendait magique le rencontre d'une silhouette dans un ascenseur, il savait trouver les mots pour calmer les esprits échaudés et ranimer les enthousiasmes perdus.

Ce n'était pas la noirceur de Nicolas qui se libérait mais bien l'inverse : sa bienveillance face à l'humanité, sa curiosité pour tout ce qui n'était pas son petit monde, sa douceur trop longtemps contenue. Les rares moments où il laissait l'Autre s'éloigner, Nicolas se sentait vite nostalgique de ses frasques, de ses idées brillantes et saugrenues, de sa morgue.

Craignez les anxieux, le jour où ils n'auront plus peur, ils deviendront les maîtres du monde. "

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Commentaires
J
Un excellent souvenir de lecture pour moi! C'est sombre, mais l'auteur aime bien les surprises pour notre plus grand bonheur de lecture!
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Les facéties de Lucie
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