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Les facéties de Lucie
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7 janvier 2013

Une photo, quelques mots (64)

lunettes 

Certains pensent que mes lunettes sont équipées d'un dispositif particulier qui me fait voir la vie en rose. Que je devrais commercialiser cette belle invention. Que ce n'est pas possible d'être positif à ce point, de sourire même quand ça fait mal, de rire quand sa mère perd les pédales, de dire "ce n'est pas grave" alors qu'on est perdu dans un drôle de dédale.

Mon optimisme sans bornes n'a rien à voir avec cette jolie monture, épaisse et noire. Aucun filtre, aucun écran. Mes verres me servent juste à ne pas perdre mes rêves de vue, ils restent nets même quand ils sont loin de moi. Oui je suis myope, c'est ça.

C'est vrai que j'y crois toujours, encore, même quand ça parait foutu, mort. On me traite d'idiot, de naïf, on trouve que c'est bien beau d'être si positif m'enfin pour moi aussi un jour tombera le rideau. Mais avant de tirer notre révérence, on pourrait peut être se donner une chance ?! La chance de ressentir, d'éprouver le bon comme le mauvais, de faire de notre passage ici un vrai concentré de vie.

Quand je dis ça, on me rétorque que j'ai sans doute ça dans le sang, que ce sont mes origines asiatiques qui ont fait de moi un bouddha extatique. On m'imagine devant des bâtons d'encens, nourrissant les esprits de quelques bols de riz. Mais je n'invoque aucune âme, c'est au fond de mon coeur que je maintiens cette petite flamme. Elle me permet de ne jamais renoncer même quand je m'engage sur le mauvais chemin parce que je sais alors qu'une bifurcation n'est jamais loin et que la distance chaotiquement parcourue n'était pas là pour rien. 

Alors sur cette photo tel que vous me voyez, mes lèvres sont en pause entre deux sourires, parce que je persisterais, malgré ce qu'on peut dire, à le distribuer tous les jours que votre Dieu fait. Parce que je n'ai pas besoin de savoir qu'il existe quelque chose après la mort, parce que je préfère me créer mes instants trésors. Le vent dans mes cheveux, le froid qui saisit ma gorge, le bruit des talons d'une femme sur le pavé, l'odeur du café...tout me nourrit, tout me ravit. On peut bien me qualifier d'imbécile heureux, ça m'est égal, cet adjectif là c'est celui que je cultive le mieux.

C'était ma participation pour l'atelier de Leiloona. La photo est prise par Kot

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Commentaires
L
@leiloona : ce personnage me ressemble beaucoup aussi...vive le monde des bisounours ! c'est la meilleure des options voir le positif en chaque chose...
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L
Je n'ai pas ses lunettes, mais moi aussi je vois la vie ainsi ... Et je tire la langue (:P) à ceux qui me disent que je suis une bisounours. Namé ! ;)
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S
Texte fort et puissant, belle revendication d'optimisme et de lutte pour le bonheur!! <br /> <br /> merci!
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C
Très beau texte! Oui, c'est très vrai, pas besoin de croire à une vie après la mort pour savoir aimer les moments qui nous sont offerts sur cette terre.<br /> <br /> Marrant de voir comme on peut percevoir différemment les photos: je lui trouvais plutôt l'air triste!
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J
Bravo ! J'aime beaucoup ce texte !<br /> <br /> Faire parler le "sujet" lui donne toujours du corps et j'aime bien te façon de faire. :-)
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