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Les facéties de Lucie
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2 décembre 2012

Parfums de Philippe Claudel

parfums 

Je suis très en retard pour chroniquer ce livre que m'a gentiment expédié Oliver de Price Minister dans le cadre des matchs de la rentrée littéraire.

C'est le problème quand je lis un roman rempli de fragments, je picore sans le lire d'une traite (je fais pareil avec "le sel de la vie" de Françoise Héritier). Cela ne veut pas dire que les mots ne me captivent pas, au contraire. Mais avec ce type de livres je m'autorise une lecture en mode aléatoire. Ainsi j'ai pu lire un chapitre entre "Vendeur d'élite" et "Plage", puis le réouvrir en revenant de formation et en déguster un chapitre avec mon thé d'hier. Bref, je suis donc complètement hors délai pour mon billet puisque la date limite était le 20 novembre...

La mémoire olfactive est tenace et des années après on est capable de retrouver des images associées d'une netteté confondante. C'est à cet exercice que s'est livré Philippe Claudel et il n'évoque pas seulement les belles odeurs de cannelle, de tilleul et de savon. Il parle des odeurs de charogne, de fumier, de Gitanes et de gymnase. L'odeur fait naître sous sa plume des morceaux de vie, de sa vie qu'il nous livre et dont on se délecte. Ils sont tellement évocateurs qu'ils nous renvoient à la notre dont tout les instants d'apparence si simples forment le solide ciment...

Alors oui, j'ai aimé, évidemment. Merci à Price Minister et aux éditions Stock (promis je dis non à tous les prochains partenariats puisque je ne tiens pas les délais).

Extrait de saison : "Cannelle : Vers les premiers froids, elle pointe son museau poivré. On sort de grands bocaux de verre ses bâtonnets qui ressemblent à des parchemins que des flammes auraient roussis et enroulés sur eux-mêmes. (...) même le vin rouge ordinaire, pour peu qu'on le laisse frémir longuement dans une casserole sur un coin de fourneau, après y avoir jeté sucre, tranche d'orange, clou de girofle et poignée de cannelle, se mue grâce à elle en un diable ensorcelant qui brûle les mains autour du verre dans lequel on le sert, chauffe bouche et gorge, verse le feu dans le ventre, fait naître rire et lumières au coin des yeux et sur les joues heureuses que le froid du dehors a rosies.Les langues se mettent à tisser contes et fantasmagories. On bat les souvenirs, ceux de la vie, ceux de l'Histoire et ceux des romans, comme des cartes. "

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Commentaires
V
Claudel a le don de totalement m'embarquer ou de complètement me laisser sur la touche. Cette fois, je suis restée de marbre.
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C
J'aime cet auteur mas bizarrement ce livre ne me tente pas , peut-être parce que que j'ai l'impression qu'il est proche du café de l’Excelsior
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U
Il est dans un carton...
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L
@marion : alors celui là devrait te plaire !
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M
Claudel a le don de nous faire voyager par ses descriptions. Je n'ai pas lu celui-ci, mais les âmes grises et la petite fille de Mr Linh m'ont beaucoup plu
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