Des mots, une histoire.
Les mots imposés : distance – parenthèse – éperdue – instinct – emmurer – aporie – gigolo – archet – charbon – force – exagération – rentrée – inspiration – euphorie – sensible – attitude – majolique – étranger – péripétie – raisins – impertinent
Ma proposition (pour lire celle des autres, filez chez Olivia !) :
C'est une femme emmurée dans ses principes, Salomé.
Elle tamise son instinct pour en ôter l'impertinence et l'exagération. Elle ne laisse jamais libre cours à son imagination. Elle met toute créativité dans une parenthèse, sauf s'il s'agit de copier les dessins d'une de ses foutues majoliques. Là elle laisse faire l'inspiration.
Elle déteste les péripéties, les tours de force et de magie, fuit la surprise et toute chose provoquant une douce euphorie.
Ses sentiments sont empreints de modération, pas d'effusion, d'éclats de rire ou de voix, pas d'amour éperdu, pas d'abandon non plus.
Elle joue du violon à la perfection, jamais son archet ne produit d'horribles sons.
Elle est terrifiée par tout ce qui lui est étranger, elle n'aime pas se mélanger. Méfiante et distante, elle ne s'en laisse pas conter. Elle se tient loin de toute contradiction ou aporie, elle déteste les disputes et les conflits.
Elle peine à sourire dès le matin. Je crois qu'à ce rythme son visage va se déssecher comme un raisin. Ses lèvres ne vont plus savoir comment exprimer le moindre soupçon de félicité.
Sa technique d'évitement marche parfaitement, plus personne ne l'approche, ceux qui ont essayé décrochent. Il faut dire qu'à la fréquenter on y perd de son éclat, elle ternit tout ce qu'elle voit.
Elle traverse la vie en solo, je la provoque parfois en lui disant de se trouver un gigolo. Alors ces yeux noirs charbon, me transperçent pour de bon.
Insensible, sa forteresse est si solide qu'on comprend assez vite qu'on ne pourra jamais y pénétrer. Pont levis jamais baissé, menton rentré, garde haute, poings serrés. Ah c'est sûr, si elle ne les ouvre jamais ses mains, le bonheur n'est pas pour demain.