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Les facéties de Lucie
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4 avril 2011

"Les petits" de Frédérique Clemençon

livre_voyageur Ce livre, édité aux éditions de l'olivier, voyage grâce à Nesto. Alors s'il vous tente, demandez lui si vous pouvez l'accueillir et je fais suivre dans votre boite aux lettres !

Recueil de nouvelles sombres et cruelles.

Les petits sont les enfants dont on perd la garde, ceux que l'on ne peut pas avoir, ceux que l'on aurait préféré ne pas avoir pour pouvoir se réaliser autrement, ceux qui se font agresser, ceux qui se font du mal entre eux, ceux qui se font voler leurs rêves, ceux sur lesquels on transpose nos souhaits, ceux au travers desquels on vit, ceux qui sont spectateurs impuissants de nos peines d'adultes. 

Comme le dit si bien le quatrième de couverture " avec son regard perçant et son écriture acérée, Frederique Clemençon met en scène la cruauté des relations humaines et livre d'inoubliables portraits de petits tenus de se conformer au désir des grands". 

Des nouvelles qui font parfois grincer des dents...mais qui se dévorent comme des contes.

Comme Noan je reprocherai peut être des phrases que l'on doit lire sans respirer tant le point est loin parfois, Il faut dire que de toute façon l'auteure nous le coupe le souffle...

Allez lire l'analyse complète de Sébastien Rongier. Il a beaucoup aimé cette "constellation" de nouvelles, la tension qui les sous tend et le fait que l'auteure se mette à hauteur d'enfants, ces "éponges" à "l'acuité imparable". Non, l'enfance n'est pas toujours une période bénie...

Extrait :

"le chagrin, il le reconnaissait aussi dans les yeux de sa mère. Ceux-ci soudain se mettaient à briller, pleins de larmes prêtes à rouler sur ses joues mais ça ne se produisait jamais, elles restaient là, en embuscade, et Paul pensait, à les voir trembloter au bord de ses paupières, que ce serait mieux qu'elle s'échappent une fois pour toutes, qu'elles mouillent ses joues, les inondent, car il savait combien il était agréable de laisser le chagrin s'en aller ainsi.

Le chagrin, pour Paul, était une personne, un être malfaisant qui s'était glissé dans le corps de sa mère et la tenait en laisse, poussant la cruauté jusqu'à retenir ses larmes prisonnières. [...]

C'est une chose à la fois triste et gaie, nous ne décidons pas des élans de notre coeur. Mais un jour, sans qu'on sache pourquoi, le chagrin s'en va. "

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Commentaires
L
@gwen : oui, terribles, c'est le mot. J'ai lu la plupart lors d'une insomnie en plus alors c'était particulier...je viendrai voir ce que tu en dis, j'ai eu du mal à rédiger mon billet. Certaines m'ont beaucoup marqué comme les mains de ma mère et celle dans laquelle la mère fait faire à sa fille ce qu'elle aurait aimé réaliser elle même.
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G
Je l'ai lu aussi et j'ai trouvé ces nouvelles terribles. D'autant plus que l'auteur condense souvent la chute en une seule et dernière phrase qui tombe comme un couperet sur le lecteur. Mon billet bientôt...
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