L'école des saveurs Ne vous arrêtez pas à cette couverture atroce, les éditions france loisirs auraient mieux fait de s'en tenir à la couverture du broché L'école des saveurs de Erica Bauermeister Car j'ai bien failli passer à côté d'une pépite !!!

Ce livre plaira à toutes celles et ceux qui aiment la cuisine (la déguster ou la faire) et les petits plaisirs de la vie. 

Au décès du père de Lillian, sa mère trouve refuge dans les livres comme pour fuir la vie.

Pour l'y ramener, Lillian se met à cusiner. Convaincue du pouvoir de la cuisine, elle veut la guérir grâce à ses petits plats.

Elle jure, la main sur la sauteuse : si elle libère sa mère de l'emprise des livres, elle cuisinera le reste de sa vie, sinon, elle abandonnera. Elle y parvient grâce à un cacao aux épices et la cuisine devient son métier.

Depuis, le premier lundi de chaque mois elle anime un atelier de cuisine dans son restaurant.

L'atelier réunit des élèves de tous horizons qui viennent avec leur passé, leurs envies, leurs fêlures.

Autour des casseroles et des plats qui mijotent, en émincant des légumes ou en montant des blancs en neige, ils font le point sur leur vie, se remémorent, se rapprochent, se séduisent, se reconstruisent guidés par Lillian qui leur rappelle l'importance de laisser parler ses sens. 

Il y a Claire, mère de deux enfants, derrière lesquels elle ne se sent plus exister en tant que femme. "Ses enfants était le tableau et elle n'était que le chevalet" Réduite en morceaux par ses accouchements, elle cherche à se rassembler.

Carl et Helen, couple touchant et solide de retraités, à peine écorché par l'infidélité de Madame,

Chloé aide serveuse maladroite que Lillian a embauché pour qu'elle puisse enfin s'adonner à sa passion de cuisiner,

Ian qui commence à cuisiner avant de suivre les premiers cours offerts par sa mère, découvre l'art du riz et commence à se sentir enfin vivant.

Antonia la belle décoratrice qui a quitté son Italie natale et fait réaliser à Ian le bonheur qui réside dans les petits plaisirs de la vie. 

Tom à qui revient la confection des pâtes à la sauce tomate et fruits de mer, plat que Charlie, son épouse décédée d'un cancer du sein, lui avait cuisiné lors de leur premier rendez vous. Elle lui avait fait promettre de continuer à cuisiner après son départ...

Isabelle atteinte de la maladie d'alzheimer qui voit, contre toute attente, certains souvenirs remonter à la surface grâce aux parfums qui sortent des fourneaux...

Un roman magnifique qui fait la part belle aux 5 sens, au pouvoir de la cuisine qui éveille les ardeurs et guérit les peines anciennes. Un livre à lire et à relire !!! Les descriptions donnent l'eau à la bouche et les tranches de vie sont touchantes et remplies d'espoir. 

Pour latite c'est un coup de coeur, un trésor, même pour elle qui ne cuisine pas. Sabine y a vu une ode aux saveurs, un recueil précieux nous rappelant le pouvoir d'un plat quand sa préparation réunit compétence et amour. C'est un roman fascinant à l'écriture fluide, sensuelle et accrocheuse pour Katia.

Extrait de saison : "le piquant du beaufort et du comté se mêlait à la légère morsure du vin blanc, et à eux deux, ils se fondaient en quelque chose de doux, de plus tendre, pour rencontrer la fermeté du pain qui soutenait l'ensemble. Tapis, presque cachés, au point qu'elle dut prendre une deuxième bouchée pour s'en assurer, se trouvaient le baiser enjoué du kirsh et un murmure de muscade".

Coup de chapeau à la traductrice Mona de Pracoontal !!!!