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Les facéties de Lucie
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10 janvier 2011

Samedi dernier, il a mis le paquet !!!

 Un banc public et une poubelle sont là pour seul décor. Arrive Gérard Jugnot, vêtu d'un manteau et d'une veste élimés, tirant, poussant, un paquet bien lourd et encombrant.

Que contient-il ? Un corps peut être, comme sa forme le donne à penser ? Il le dispose sur le banc et s’assoit à ses côtés. Il s'adresse à nous, spectateur.

Il commence par nous dire « J'ai beaucoup d'amis, il ne faut pas croire » et il se met à raconter son histoire. Un long monologue faits de déclarations parfois contradictoires, de souvenirs, de réflexions sur son passé. Il se souvient du temps béni où on l'adulait, où tout le monde l'aimait instantanément. Poète et philosophe manqués, spécialiste de la mécanique auto ou employé dans une agence bancaire, il prétend avoir été un homme d'affaires reconnu se déplaçant aux quatre coins du monde.

On pressent qu'il travestit un peu la réalité et que la la vie qu'il nous raconte, tout en quittant manteau, veste et chemise, n'est peut être pas vraiment la sienne mais celle qu'il aurait aimé avoir.

Véritable mise à nu, déballage intime, à travers ses petits mensonges il donne à voir ses démons qui sont aussi les nôtres.

Un pièce entre rire et désespoir, un paquet au contenu jamais dévoilé mais que l'on devine rempli de nos lachetés, nos abandons, nos laideurs et que ce personnage cherche à nous faire porter.

Tantôt drôle, tantôt touchant, tantôt grave, avec ce monologue, ce récit décousu , il nous renvoie à ce que nous sommes. Il ouvre des parenthèses qu'il ne referme jamais, nous emmène dans les méandres de sa pensée, parle en alexandrins ou comme une réclame pour un crédit à la consommation. Il pointe les travers et dérives de notre société avec cynisme, réalisme et humour.

Mon avis : un excellent moment. Un texte résolument actuel, ciselé, oscillant entre poésie et sombre réalisme magistralement interprêté par Gérard Jugnot qui excelle dans l'art difficile du monologue ! 1h15 qui passe à une vitesse folle, pas de temps mort, pas de longueur. 


En sortant une seule envie : revoir cette pièce, la lire pourquoi pas, parce que c'est tellement riche qu'on aimerait en retrouver les mots. 


Amanda l'a lu mais a trouvé qu'il manquait l'étincelle qui accroche le lecteur, a été frustrée que beaucoup de questions demeurent sans réponses et qu'il n'y ait aucune révélation ou coup de théâtre final. Amanda tu aurais dû aller voir la pièce !

Allez lire l'excellent billet de Dédale. 

J'ai aimé l'avis de Géraldine et celui de F.A

"Le paquet" écrit et mis en scène par Philippe Claudel.

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Commentaires
*
Je n'ai malheureusement pas eu le chance de voir la pièce mais je l'ai lue et j'ai beaucoup aimé.
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L
@choupynette : les grands noms viennent parfois en province ! Ici c'était Grenoble !
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C
c'est l'une des rares choses qui me font regretter le temps où j'habitais à Paris: le théâtre avec les "grands noms"...
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