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Les facéties de Lucie
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15 août 2008

"La fausse veuve" Florence Ben Sadoun

veuveA paraître le 25 Août 2008. Lu en avant première grâce à Violaine du site logoqui me l'a envoyé. Aux Editions Denoël, 107 pages.

Ce billet n'est pas fait "à chaud" puisque j'ai lu ce livre mi juillet. Avec le recul, j'ai le souvenir d'une ambiance tristounette, d'un style original et de la souffrance et de la colère d'une femme qui ne peut pas prétendre au titre de veuve.

Alternant le vouvoiement et le tutoiement elle raconte à son amant disparu comment elle a vécu leur histoire d'amour, elle, la maîtresse, la femme dans l'ombre. Elle raconte comment on réinvente l'amour lorsque l'autre est paralysé et privé de parole cloué sur son lit d'hôpital, enfermé dans un corps remplis de tuyaux. Elle exprime la sensation que les autres (sa famille à lui, le corps soignant, les médias) lui ont volé des instants de bonheur avec son homme.

J'ai aimé le style, l'écriture de Florence ben Sadoun. On n'a pas l'impression de déjà lu.

Je n'ai toutefois pas complétement été emballée par ce récit sur un thème un peu trop difficile pour moi en ce moment. Les incursions dans l'enfance de la jeune femme m'ont également un peu ennuyées. 

Extraits: page 11 : "D'ailleurs, c'est vrai que vous avez connu une guerre, la vôtre. Un combat entre vous et vous. vrai que vous vous êtes retrouvé enfermé dans les tranchées et que vous avez essayé de toutes vos forces de résister. Mais vous avez définitivement été arrêté dans votre lutte. Tu as perdu contre un ennemi implacable et pernicieux. Votre propre corps. Cela fait dix ans, et je me suis déclarée au chômage de mon travail de deuil. Un mot que je déteste, comme si on devait vivre l'après mort de ceux qu'on aime dans les normes sacralisées du droit du travail. Ce sont les autres qui décident  quand le contrat à durée déterminée commence et surtout quand il finit. Si c'était contractuel, je serai en fin de droit depuis longtemps. Radiée. Heureusement, j'ai un autre boulot : je suis engagée dans le bonheur et cela me donne une nouvelle lucidité sur nous."

page 106 : "Alors, la place d'une veuve est-elle proportionnelle au nombre d'années partagées avec le mort? Sûrement. Est ce qu'une maîtresse qui a passé plus de temps avec son amant dans un lit sans parler souffre moins qu'une femme dont l'amour s'est tristement usé au fil des années entre les infos, les couches, les impôts, les diners de famille, les enguelades pour un rien et les tromperies pour un tout? Pas sûr. Trois ans contre dix ? qui gagne? Je perds. Je suis la fausse veuve."

Ma note : 6/10.

Encore un grand merci au site Chez les filles et aux Editions Denoël pour ce moment de lecture !!!!

Pour ne pas rester sur mon avis assez mitigé allez voir le billet enthousiaste de Liliba et de frisette, c'est un récit poignant pour Véronique D.,

Cecile quoi de 9 n'a pas aimé et elle argumente très bien, l'avis de Praline est assez proche de ce que j'ai ressenti : une lecture qui nous effleure sans nous toucher vraiment. Aelys est mitigée également.

La lecture des autres avis a été très instructive puisque j'ai découvert qui était cet homme atteint du "Locked-in-syndrome"et qu'il était l'auteur du livre "le scaphandre et le papillon": Jean Dominique Bauby.

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Commentaires
S
Je l'ai lu aussi. J'ai trouvé très paradoxal le ressenti de cette femme par rapport à la surexposition médiatique de son histoire (c'est ce que l'on peut lire dans le texte ), et l'organisation d'un buzz sur la blogosphère sur la publication de son cheminement intime.<br /> malgré tout, j'ai trouvé le travail d'écriture sincère et courageux.
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L
il me tarde de lire le tien !<br /> les avis sont très partagés !
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J
je l'ai reçu aussi -avant-hier- donc pas encore eu le temps de le lire.. critique à suivre.Je eviendrai sur ton billet plus tard.
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